Diplômé de l’ESC de Toulouse (Management Consulting MBA), Didier AÏT a co-fondé la société Optim’ease pour accompagner les dirigeants dans la transformation digitale et la conduite du changement de leur organisation. Son sujet d’expertise repose sur la réalisation de projets numériques complexes, en y associant les valeurs, la culture, le savoir-faire et la singularité de l’entreprise. Egalement auteur et conférencier, il partage ses réflexions sur la situation du chef d’entreprise face à l’IA.
Le premier danger est qu’une entreprise désirant mettre en place un projet d’IA sans avoir une vision à long terme et une stratégie adaptées aux changements, risque de se faire engloutir par une stratégie unique, celle des GAFAM.
Le second danger serait que l’IA devienne une sorte d’oracle. Cela aurait pour conséquence de restreindre le libre arbitre du dirigeant et de ses équipes.
Le troisième danger est de voir l’IA devenir un espion industriel au service d’enjeux géopolitiques.
Certainement, car aujourd’hui, les dirigeants ne peuvent plus seulement s’appuyer sur des logiques cartésiennes, mais doivent intégrer de nouveaux modes de pensées, telles que la pensée complexe et la systémique.
Il est évident que la première raison est de développer et de pérenniser son entreprise. A cela s’ajoute la nécessité de faire face à l’imprévisibilité et d’avoir la capacité de résoudre des problèmes complexes.
Comme nous le constatons, l’IA a un impact sur la manière de diriger et de prendre des décisions. Le premier conseil sera de savoir s’adapter en permanence, tout en faisant évoluer les pratiques de son organisation. Cette démarche implique quelques règles :
Certes non, car le manager dispose de deux cartes maîtresses dans son jeu : « son humanité et sa personnalité ». Celles-ci lui permettent de s’adapter en temps réel aux différents publics auxquels il s’adresse, c’est-à-dire qu’il va interagir différemment avec chaque interlocuteur et réagir, non pas de façon rationnelle comme le ferait une machine, mais de façon émotionnelle et politique, ce qui est un atout de taille pour harmoniser les situations.
L’intelligence artificielle permettra de décharger les travailleurs des tâches fastidieuses et libérer ainsi leurs capacités à imaginer, créer et innover. Ce qui augure une authentique « révolution managériale », laquelle renvoie bien sûr au management de projet.
Le manager du futur sera un architecte des systèmes sociaux, capable de favoriser l’éclosion de nouvelles dynamiques d’innovation et de collaboration entre les individus. Il ne s’appuiera pas forcément sur son expertise métier pour déléguer et accompagner ses équipes.
Sa principale mission sera d’être un manager transverse, capable d’acculturer ses collaborateurs sur cette nouvelle utilisation de la donnée en intégrant les logiques des systèmes d’IA et leurs performances dans ses actions managériales. Il aura aussi pour mission de construire de nouveaux indicateurs de performances.
Mon rêve est de contribuer à réaliser des projets numériques et éditoriaux, qui permettent aux entreprises de préserver et de mettre en avant leurs savoir-faire et leurs singularités, pour créer une richesse partagée.
Un projet d’intelligence artificielle doit se dérouler au minimum en 6 étapes :
Certaines sociétés marginalisent les individus au profit d’une automatisation à outrance, sans partage ni concertation. Ses salariés deviennent ni plus ni moins que des robots. La relation humaine est complètement aseptisée.
Le problème, c’est qu’avec le développement de l’intelligence artificielle, certaines entreprises risquent d’amplifier cette marginalisation au profit de l’IA, et faire de l’humain le paria de l’entreprise.
Une entreprise qui privilégie une course irrationnelle à sa numérisation, risque d’en oublier sa finalité, qui est de faire perdurer son savoir-faire, ses valeurs et son originalité, pour créer une richesse partagée.
L’automatisation ne doit pas se faire au détriment de l’humain.
Elle doit permettre d’augmenter la performance des individus.
C’est pour accompagner des dirigeants qui partagent ces valeurs que j’en suis venu à co-fonder Optim’ease, société spécialisée dans l’assistance à maîtrise d’ouvrage de projets numériques complexes.